Top chef – Traité de mots savoureux

Publié le par Faboun

Au surlendemain de la fin de diffusion de la série documentaire sur l’accès des cuisiniers à l’excellence culinaire télévisée, et en cette heure de transport ferroviaire de mon humble personne vers la contrée de mon âtre et de mes fourneaux, profitons de ce lieu mouvant célèbre pour sa gastronomie envolée, même si ce sont surtout les saveurs qui se sont envolées (en même temps que les prix ? Je vous l’accorde volontiers), pour reparler un peu bouffe… Ca faisait si longtemps…

 

Le terme de bouffe ne conviendra sans doute pas à tout le monde, mais on peut parler bouffe tout en parlant de saveurs exquises, d’un fumet délicat, de la tendresse d’une viande ou d’un gratin dauphinois à se taper le cul par terre.

Et d’une part celui qui me rétorque que parler de bouffe n’est pas parler cuisine pourra goûter la saveur d’une bouffe sur son nez, il en sentira le fumet.

D’autre part, se taper le cul par terre était déjà dans la Rome Antique un terme utilisé en cuisine : Terraculum Tapae, les linguistes latins sauront de quoi je parle évidemment…

 

Justement, ça n’est pas forcément ces expressions techniques qui ont pu être utilisées lors de ce documentaire haut en couleurs dans l’assiette et saveurs imaginées ou jalousées. Telles les sectes, qu’elles soient religieuses, virtuelles, SMS ou sportives, la haute cuisine télévisée a ses mots, ses expressions, son dialecte, que l’on croit comprendre mais qui font que ces gens là sont différents de nous. Quelques exemples pour illustrer ce propos politiquement engagé, et vous convaincre de ma bonne parole… In Fabino Veritas

- C’est gourmand : Dès la première expression on sent le désaccord monter en entendant un grand chef utilisé cette expression alors que l’assiette ne présente qu’un petit oasis (agrumes) dans un désert de porcelaine de Gien. La notion de gourmandise aurait-elle moult définitions ?

- Ca manque de créativité : Pareil, désaccord, incompréhension… On nous présente une assiette en 5 couleurs, 7 produits et notre imagination des saveurs s’entrechoque avec l’expression assassine d’un chef jury…

- Tout simplement : Là ça pue. Quand un chef, étoilé ou non, utilise cette expression pour présenter une action culinaire, cherchez pas c’est infaisable, il s’est entrainé pendant des mois dans une caverne au fond de l’Himalaya pour y arriver

 

Mais à l’écrit ou au palais, sur la cuisine comme sur toutes choses, et même s'il faut fermer sa bouche quand on mange, ça n’est pas parce qu’on n’a rien à dire qu’il faut fermer sa gueule….

Publié dans Kroniques

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